Moins actif ces dernières années, le marché des lecteurs multimédias compte bien s'offrir une seconde jeunesse avec l'Ultra HD 4K. C'est le cas du français Zappiti, qui en parallèle du Zappiti Player 4K, lançait au printemps dernier une déclinaison plus abordable : le Zappiti Player 4K Mini. L'architecture et les fonctionnalités restent identiques, à l'exception du rack HDD remplacé par un connecteur SATA.
En marge de ses dimensions très compactes et d'un design plutôt réussi avec un boîtier fanless qui arbore en façade un logo Zappiti rétroéclairé, le lecteur multimédia Zappiti Player 4K Mini prend pour base une puce Realtek RTD1195 qui réunit un CPU Dual-core ARM-Cortex A7 et un GPU Mali-400, épaulés par 1 Go de RAM et une mémoire interne de 5 Go. Le tout fonctionne sous Android 4.4 KitKat. En matière de traitement vidéo, Zappiti indique s'appuyer sur la technologie MagicPixel qui combine un algorithme d'upsampling des couleurs 8 bits vers 12 bits, un upscaling vidéo jusqu'en résolution 4K, et un filtre Sharpness pour accentuer la netteté d'image. Nous y reviendrons en détail dans les prochains chapitres.
La connectique du lecteur est des plus convenables, malheureusement aucun connecteur HDMI 2.0 ni de compatibilité HDCP 2.2, mais une simple entrée HDMI 1.4 bloquée au 4K/30 Hz. La carte mère Realtek propose également de base une entrée HDMI pour brancher d'autres appareils (box TV, console, PC...), une sortie optique et AV, une sortie IR 3 ports USB, un lecteur de cartes SD/MMC, une prise Ethernet Gigabit et un connecteur SATA.
Enfin, le boîtier est fourni avec une belle palette d'accessoires : une télécommande IR et une Air Mouse 2.4G, un câble HDMI et AV, une rallonge infrarouge, un câble SATA, un adaptateur secteur et un guide de démarrage.
L'interface du lecteur multimédia Zappiti est fractionnée en deux parties : d'un côté l'interface Media Center Zappiti, et de l'autre la section Android avec un accès aux applications du Google Play.
Au démarrage, l'interface principale est scindée en trois sections : Zappiti, Explorer et Google Play. Pour ceux qui souhaitent profiter rapidement de leur lecteur multimédia sans avoir à effectuer de quelconque paramétrage, la section Explorer permet d'accéder aux médias stockés sur un support de stockage externe (clé USB, disque dur externe ou SATA), ainsi qu'au réseau pour accéder à vos fichiers en uPnP et SMB.
Le principal intérêt du boîtier n'en reste pas moins l'interface Zappiti, qui reste aujourd'hui l'une des plus abouties du genre. Si le fabricant propose toujours d'éditer sa liste de médias depuis un PC voire un NAS par le biais de logiciel Zappiti Media Center v4, pour lequel il reste nécessaire de créer au préalable deux sous-dossiers intitulés Films et Séries TV sur votre HDD dans lesquels seront placés vos médias, la même opération pourra être réalisée directement depuis le lecteur. Afin que l'indexation des médias se passe sans encombre, il pourra être nécessaire de renommer certains fichiers. Les séries TV sont un cas plus particulier, prenons un exemple : pour l'épisode 4 de la saison 1 de Breaking Bad, le fichier doit porter l'intitulé Breaking Bad 04x1.formatdufichier pour que le scrapper puisse trouver les informations nécessaires.
Une fois le scan des films terminé, les associations de titres optimisées, on pourra passer en revue chaque film et choisir la jaquette et le fan art parmi un grand nombre de choix pour optimiser le design en fonction de nos goûts. Le soft récupère automatiquement les visuels et informations (synopsis, acteur, réalisateur, année de sortie...) en utilisant les bases de données IMDB et TheTVdB pour les films et séries. Tout est ensuite stocké sur la mémoire interne du lecteur, autrement dit la récupération des jaquettes en ligne n'est pas nécessaire à chaque lancement, et l'interface fonctionnera même sans connexion internet.
L'interface Zappiti propose d'accéder directement aux médias via les icônes Films et Séries TV, elle propose dans un même temps de lister les contenus ajoutés récemment, et d'effectuer une recherche par catégories ou lettre alphabétique. Diverses fonctionnalités complètent le tableau, parmi les plus utiles on retiendra la possibilité d'éditer les fiches, de télécharger des sous-titres et accéder aux bandes-annonces des films.
Visuellement le résultat est réussi, les habitués des lecteurs Dune HD avec Zappiti navigueront en terrains connus, tandis que les nouveaux découvriront une interface à l'ergonomie exemplaire et facile à prendre à main. Voici quelques photos de l'interface :
En complément de l'interface Zappiti, le boîtier propose une interface Android. Il sera ainsi possible de se connecter au Google Play pour télécharger des applications multimédias, VOD, Catch-up TV, etc. L'expérience est toutefois décevante du fait de l'intégration d'Android 4.4 KitKat, un OS conçu pour les smartphones et tablettes et non pour un affichage sur grand écran. Sur ce point, nous sommes à mille lieues de l'expérience Shield Android TV. Ainsi, si l'on retrouve avec plaisir certaines applications comme KODI, PLEX, Bubble uPnP ou Netflix, l'affichage reste limité dans l'ensemble des cas au 720p.
Le SoC Realtek RTD1195 offre une belle qualité de décodage, la maîtrise de la puce par Zappiti crève l'écran. Le Zappiti Player 4K Mini offre des résultats très intéressants, en lecture vidéo l'apport du MagicPixel est indéniable, quel que soit le type de vidéo, à commencer par la très belle qualité du mécanisme de mise à l'échelle.
Si elle n'a tout naturellement rien de comparable aux scalers que l'on trouve aujourd'hui sur les platines Oppo Darbee, Pioneer ou les processeurs vidéo Lumagen, la mise à l'échelle des vidéos en 1080p et Ultra HD 2160p s'avère agréablement performante, c'est un peu moins les cas sur les vidéos SD sur lesquelles aucun miracle n'est à attendre. Le désentrelacement est un autre bon point, on note très peu de jaggies sur les obliques des mires 1080i du disque HVQ Benchmark 2.0.
Le résultat est d'autant plus appréciable que le boîtier propose un traitement vidéo d'excellente qualité, car même si l'on regrettera encore une fois l'absence de post-traitement manuel avec l'accès quelques filtres Sharpness et DNR, son absence n'est pas forcément rédhibitoire au regard du résultat, avec une image qui s'avère d'une précision redoutable. L'explication vient du fait que Zappiti s'appuie dans le cas présent sur un algorithme de Sharpness automatisé qui scanne plusieurs zones de l'image, puis augmente très légèrement la luminance pour donner cette impression de netteté. L'avantage, outre le gain indéniable en précision, est que l'algorithme travaille de manière suffisamment fine pour éviter l'apparition de doubles contours.
Autre point intéressant, Zappiti intègre un algorithme d'upsampling des couleurs 8 bits vers 12 bits en chroma 4:4:4, une sorte de Super Bit Mapping qui apporte davantage de précision sur les dégradés de couleurs et un léger surplus de dynamique, en particulier si votre téléviseur est équipé d'une dalle 10 bits et/ou compatible 12 bits. L'apport du mécanisme est intéressant, tout particulièrement sur les ISO Blu-ray et les encodages de qualité.
Tous nos fichiers vidéos ont été lus sans problème, des MKV au M2TS, en passant par les ISO Blu-ray et Blu-ray 3D, ISO DVD, AVI, MOV, DivX et WMV. La gestion des MKV 720p et 1080p est parfaite avec prise en charge des pistes audio Dolby True HD et DTS-HD en bitstream, ainsi que la possibilité de changer de piste audio, chapitres et sous-titres à la volée. La lecture des ISO Blu-ray est parfaitement fluide, c'est également le cas sur les ISO Blu-ray 3D depuis la dernière mise à jour, les menus Java ne sont toutefois pas supportés en raison du Cinavia. Pour les sous-titres, il est possible d'ajuster la taille, la position et couleur, en revanche ils ne sont pas gérés sur les vidéos 3D. Dommage.
Fer de lance du lecteur Zappiti, la lectures des vidéos 4K est en revanche plus aléatoire en termes de qualité. Le boîtier assure parfaitement la prise en charge des samples Ultra HD (3840 x 2160 pixels) et 4K (4096 x 2160 pixels) encodés en HEVC, néanmoins en l'absence de connectique HDMI 2.0 l'affichage est limité à 30 im/s. En considérant l'absence de sources à l'heure actuelle, excepté quelques samples disponibles à droite et à gauche, le problème n'est pas handicapant d'autant plus que les Ultra HD Blu-ray conserveront une cadence de 24 im/s.
On pourra néanmoins regretter l'absence de décodeur VP9 et de compatibilité HDR, mais plus encore l'absence de prise en charge des encodages 10 bits ce qui risque d'être un vrai problème en considérant que les Ultra HD Blu-ray seront encodés en 4:2:0 sous 10 bits. Espérons donc que le fabricant puisse trouver une solution pour contourner cette limitation. Le résultat est convenable, mais la flexibilité reste incontestablement à l'avantage du Nvidia Shield Android TV en lecture UHD 4K s'il fallait faire une comparaison. De ce côte-là, nous attendrons patiemment la prochaine génération de SoC Sigma Design et Realtek qui sera compatible HDMI 2.0/HDCP 2.2, HDR10, Dolby Vision, etc.
Voici un résumé des points importants de cette prise en charge vidéo :
Pour la partie audio, le résultat est un peu plus décevant, Zappiti ayant préféré s'appuyer sur les applications Android. Si l'on profite d'une large compatibilité avec la lecture des formats MP3, AAC, WMA, FLAC, ALAC, WAV et AIFF jusqu'en 192 kHz/24 bits, ou l'accès à un large éventail de services de musiques en streaming, nous aurions largement apprécié de pouvoir accéder à ces fichiers directement depuis l'interface Zappiti Media Center, sans avoir à s'éparpiller à droite et à gauche.
Malgré des débuts difficiles entre le Player 4K puis le Player 4K Mini, Zappiti parvient enfin à redresser la barre. Beaucoup plus stable que la version initialement lancée au printemps 2015, le Zappiti Player 4K Mini se démarque principalement par un décodage et une qualité de traitement vidéo à la hauteur des attentes du public Home-cinéphile, une large compatibilité multimédia avec notamment la prise en charge des ISO BD 2D/3D, sans oublier l'incontournable interface Zappiti pour organiser ses films et séries TV, même si elle demandera un petit temps d'adaptation pour les non-initiés.
Le seul problème du boîtier Zappiti est qu'il symbolise une génération de lecteurs multimédias compatibles 4K, mais en partie seulement. Si vous comptez l'utiliser principalement pour lire des vidéos 1080p et que la 4K vous importe peu pour le moment, le Player 4K Mini est un choix à considérer. C'est la raison pour laquelle nous lui décernons ses 4 étoiles. À l'opposé, si vous attendiez des performances maximales en 4K, dans ce cas-là mieux vaut attendre sagement la prochaine génération de lecteurs basée sur les nouvelles puces Sigma Design et Realtek.
je souhaite acheter ce modèle en 65po. Pourriez vous me dire si en Vo sous titrée le